La dernière intervention de lipofilling n'a pas suffi à harmoniser les deux seins. Il manque peu de choses et le chirurgien de reconstruction me propose une dernière opération.
Le 15 novembre, retour donc aux Peupliers. Je m'étais jurée que je n'y retournerai plus mais face à l'agenda surbooké du chirurgien, je me résigne.
Mais cette fois, je demande une hospitalisation. Je ne veux pas revivre un retour à la maison tout juste sortie d'anesthésie. Je trouve l'exercice de l'ambulatoire trop éprouvant pour ce type d'intervention.
Malgré la récurrence des opérations, je n'arrive toujours pas à trouver le recul nécessaire à aborder ces moments sans stress. Les semaines qui précédent, je sens malgré moi monter des émotions de plus en plus incontrôlables. A fleur de peau, je fais preuve d'une irritabilité injustifiée face aux événements et aux personnes qui m'entourent. J'essaye malgré tout d'en prendre conscience et de faire la part des choses.
Par contre, l'expérience me permet d'aborder certains fonctionnements de l'hôpital avec plus de détachement. Cette fois-ci, c'est moi qui prends le rendez-vous anesthésiste un peu par-dessus la jambe. Convoquée à 10h30 le jour J, je ne m'attends pas à une intervention avant la fin d'après-midi. Je ne m'attends pas non plus à une prise en charge ou une compassion particulière du personnel médical. Et finalement, je ne suis pas déçue. Pas de bonnes surprises non plus à vrai dire.
L'opération s'est bien passée. L'anesthésiste du bloc a été réceptive à mes demandes. On s'est mise d'accord sur le cocktail à m'administrer avant l'opération et ça a plutôt bien fonctionné.
Sept jour après ma sortie de l'hôpital, je clôture cet épisode par un rendez-vous de contrôle avec le chirurgien. Il semblerait cette fois que ce soit bel et bien la dernière. Verdict définitif le 14 février prochain. Si tel est le cas, l'aventure continuera avec une tatoueuse adressée personnellement par le chirurgien, une professionnelle érudite dans la reconstruction post cancer du sein.