Dans mon cas, la surveillance du cancer est planifiée environ tous les 4 mois avec un examen physique (palpations) et un bilan sanguin. Le bilan sanguin comprend un bilan d'hématologie (numération sanguine - en gros globules blancs/globules rouge/plaquette), un bilan de biochimie sanguine (glycémie, urée, créatine, sodium, potassium, calcium, chlore, phosphore, magnésium, glycérines,... ), un bilan sur les vitamines et enfin (surtout!) un suivi des marqueurs de cancers.
Dans le cas de cancer du seins, on suit principalement les Antigènes CA 15-3. Mon planning de surveillance comprend également des imageries une fois par an, adaptées aux personnes ayant une mutation génétique : écho des seins et des ovaires + mamo + IRM.
Les examens sont suivis par alternance par chaque médecin de l'équipe médicale qui me suit : Avril - Radiothérapeute, Juillet - Oncologue, Décembre - Chirurgienne.
Le 8 avril 2020, je réalise donc mon deuxième contrôle officiel. Le radiothérapeute a rajouté les marqueurs ACE. Il s'agit également de marqueur de cancer mais plutôt utilisés dans la surveillance du cancer du côlon.
On est toujours en plein confinement et je fais les contrôles dans un labo du perche. A la réception des résultats, je découvre un taux d'ACE au-dessus de la normal (8,2 ng/ml pour une valeur normative qui devrait être en dessous de 5ng/ml). Déjà anxieuse à l'approche de ce rendez-vous, ces résultats me font d'autant plus paniquer. Je multiplie les recherches sur le net. Rien d'éloquent. Ni rassurant, ni inquiétant. J'ai l'impression de mener une enquête, à l'affût du moindre indice qui pourrait faire pencher une hypothèse ou une autre. L'attente durera 6 jours... En 6 jours, vous avez le temps d'imaginer 100 fois votre mort, projeter des métastases dans 70 parties de votre corps, faire 4 fois votre testament et vous engueuler avec 15 personnes (par jour !). Depuis je rapproche au maximum le jour du prélèvement du jour de la consultation. Trop stressant.
Le 14 avril est enfin arrivé, l'avis du radiothérapeute n'est pas plus tranché que les 1500 avis lus sur les forums de cancéreux. Par contre, il ne tergiverse pas et agit au plus vite. Des marqueurs hauts ne signifient pas forcément la reprise d'une activité cancéreuse. En revanche, il faut en surveiller les variations. Pour l'heure, comme je n'avais pas de référentiel sur ces marqueurs, un examen approfondi était indiqué : rdv pour un TEP SCAN le jeudi 16.
Le trouillomètre continue de monter en flèche mais au moins on sera vite fixé. Encore une fois, en matière d'oncologie, il y a bien trop de cas spécifique que pour s'arrêter aux statistiques. Seuls les examens permettent d'y voir clair.
Encore deux nuits à passer avant l'examen, deux nuits agitées. Là encore, il y a un an, jour pour jour, ma mère passait également un TEP SCAN. Le TEP SCAN qui avait signé brièvement sa courte rémission. Je ne pouvais m'empêcher de penser à elle.
Fort heureusement, j'ai eu les résultats très vite. Le radiothérapeute m'appelait le lendemain, le vendredi 17 avril pour m'annoncer la bonne nouvelle. Tout était clean. Le soulagement était à la hauteur de mon stress de ces derniers jours : immensément intense. D'expérience, je savais qu'il ne fallait pas crier victoire trop tôt. Que je ne grapillais qu'un peu de répit. Mais ce répit était trop bon pour ne pas le savourer. Et il fallait profiter de cette accalmie avant l'attente des prochains contrôles.