Le 3 avril, les douleurs sous le sein reprennent. Cette fois, je sens distinctement deux petites boules. De quoi relancer le petit vélo dans ma tête tissant des diagnostics toujours plus noirs les uns que les autres.
Décidément, ça ne s'arrête jamais. J'essaye de rationnaliser la situation. Je viens de passer le week-end avec ma petite filleule de 2 ans et demi, Gabrielle, que j'ai porté un petit moment. Voilà le début d'une explication tout à fait censée et plausible.
Quoiqu'il en soit, le rendez-vous avec le radiothérapeute ne m'ayant pas convaincu, je décide d'appeler la Professeur. La prochaine échographie devant être faite en juin, je demande la permission de l'anticiper histoire d'en avoir leur cœur net.
J'obtiens un rendez-vous au CSE le lendemain matin, le 4 avril, jour de l'anniversaire de Bernard.
Une fois de plus, le soulagement de voir qu'il n'y a rien de suspect. Heureusement, l'attente a été de très courte durée !
Le 13 avril, jour de traitement hormonal. Ou plutôt antihormones. Pas envie de courir après une infirmière. Lorsque que nous étions à Paris, je ne me posais aucune question. J'avais mon équipe de super infirmier.ère, je connaissais les horaires, je passais quand je voulais. Depuis notre arrivée à Villiers, je suis allée quelques fois au centre médical de Maintenon mais le plus souvent, je me suis débrouillée seule. Je suis maintenant assez autonome sur beaucoup de soins, j'arrive à jauger si j'ai besoin de voir quelqu'un ou pas. Je me suis longtemps piquée toute seule pendant la chimio. Les injections de Neulasta ou de Zarzio étaient faciles à administrer et ça m'évitait d'aller tous les jours au cabinet. J'économisais mes forces et je ne mobilisais personne pour des soins aussi basiques.
Les injections d'enantone sont plus délicates à faire. En sous-cutané ou en intra-musculaire, le geste demande un peu plus de précision et le produit a besoin d'être bien préparé. Mais je ne demande qu'à apprendre. Pour ça, je demande à ma voisine, infirmière. Premier cours aujourd'hui. Je vais avoir besoin de répéter encore une fois avec elle dans trois mois. Après ça, je serai, je l'espère, complètement autonome. Et une contrainte de moins !!