La pose d'un PAC, Port à Cathéter ou chambre implantable, est préconisée pour les injections de produits de chimiothérapie. Il se présente sous la forme d'un petit boîtier qui est placé sous la peau, un peu en dessous de la clavicule, et relié à un cathéter placé dans une veine (jugulaire ou sous clavière) rejoignant la veine cave supérieure (grosse veine atteignant le cœur).
Les produits de chimio sont des produits « agressifs » et leur injection répétée dans les veines des bras (veines périphériques) qui sont plus fines et plus fragiles que les vaisseaux centraux (plus gros et plus profonds) finiraient par les abîmer.
La pose du PAC se fait au bloc opératoire, le plus souvent sous anesthésie locale et en ambulatoire (retour à la maison dans la journée!) et dure environ 1 heure.
En fin d’opération, on vérifie que le cathéter est bien en place avec une radio du thorax.
L'opération laisse 2 petites plaies : une qui a servi à l’insertion du cathéter dans la veine (un petit trou de quelques millimètre) et une plus grande au niveau de l’insertion du boîtier sous la peau (2/3 cm).
En fonction de la morphologie des gens, le PAC peut être visible sous la peau (en gros plus on est mince, plus on le voit). Au quotidien, outre l'aspect visuel, il n'est pas du tout intrusif, il ne contre indique aucune activité. Pour ma part, il m'a fallu une bonne quinzaine de jour pour qu'il trouve sa place. Au départ, il m'a beaucoup gêné. Mais une fois qu'il s'est "calé", je ne l'ai plus senti - sauf au touché. Il a très vite fait partie de moi.
Les complications sont rares, mais voici celles qui peuvent arriver à la suite de l’intervention :
présence d’un hématome : souvent sans gravité, il suffit de le surveiller mais normalement il disparaît après quelques jours ;
pneumothorax : écoulement d’air dans la cavité pleurale. S'il est faible, une simple surveillance sera effectuée. S'il est plus important, un drain sera mis en place pour évacuer l’air pendant plusieurs jours ;
mauvaise position du cathéter : détectée à la radio de vérification faite au bloc, le repositionnement se fait directement par le chirurgien ;
infection : surveiller l’absence de frissons, fièvre, de rougeur ou d’écoulement au niveau des plaies…
Des complications ultérieures peuvent également survenir :
obstruction du cathéter : le cathéter peut se boucher (à cause des médicaments injectés et mal « rincés », d’un caillot de sang…). Dans ce cas, les médecins tenteront de le déboucher, mais si cela ne fonctionne pas, il faudra le changer ;
infection : elle peut être locale (simplement au niveau de la peau ou du boîtier) mais elle risque de s'engager dans la voie centrale et de devenir une infection généralisée (septicémie). En plus de bonnes règles d’hygiène, il faut aussi surveiller l’absence de rougeur, douleur ou gonflement au niveau du boîtier, ainsi que la présence de fièvre, frissons… ;
extravasation : cela arrive pendant que la perfusion est en train de couler. Le produit de chimiothérapie, au lieu de couler dans la veine, s’infiltre dans les tissus environnants. Cela peut être dû à une désunion entre le boîtier et le cathéter, une mauvaise ponction ou au déplacement de l’aiguille. Si c’est pris en charge rapidement, il peut n’en résulter qu’un gonflement douloureux et rouge. Mais, si l’écoulement est plus important, cela peut aller jusqu’à la nécrose (mort) des tissus.
Pour injecter des produits via cette chambre implantable, l'infirmier(e) va piquer dans le PAC à l’aide d’une aiguille de Huber (aiguille spéciale pour les chambres implantables - grosse aiguille). Ce geste doit absolument être effectué de façon stérile afin d'éviter les complications ci-dessous énoncées.
L'infirmier(e) demande au patient de prendre une grande inspiration et de bloquer. A ce moment là il/elle pique bien au centre, perpendiculairement à la peau et bien au fond jusqu’à la « buttée » de l’aiguille, en maintenant avec sa main le PAC. Il/elle s’assure que le produit passe correctement dans le cathéter, protège l’aiguille à l’aide d’une compresse et d’un pansement transparent, puis branche la perfusion. Une fois la perfusion terminée, l’infirmier(e) déconnecte la perfusion, retire le pansement, puis l’aiguille.
Côté douleur, l'aiguille est plus conséquente qu'une aiguille de prise de sang, aussi lorsqu'on pique c'est un peu plus douloureux. Pour inhiber la douleur, on peut placer 2h avant un patch anesthésiant; auquel cas, on ne sent absolument rien. Mais faut il encore penser à le mettre...autant dire qu'il m'est arrivé plus d'une fois de l'oublier! La douleur est néanmoins tout à fait supportable.
L'avantage également du PAC c'est qu'il peut également servir de "zone de prélèvement". Au cours de mes divers séjours à l'hôpital, le personnel soignant s'est souvent servi de ce cathéter pour réaliser également des prises de sang. Une fois l'aiguille en place, on peut au choix injecter ou prélever, ce qui éviter d'avoir à repiquer à chaque fois!