Quand on est arrivé à la Vallée Masson, je n'aspirai qu'à une chose : regarder le printemps pousser.
Le rythme éprouvant de ces dernières années m'avait épuisé. Je voulais un temps où il ne se passe rien. Vivre tout simplement, dans l'oisiveté et la contemplation. Et surtout plus d'épreuves à affronter.
J'attendais le printemps depuis le début de l'hiver. Je guettais les bourgeons, je cherchais l'apparition de nouvelles fleurs, je binais inlassablement le jardin, faisais la chasse aux mauvaises herbes.
Malgré tout, nos vies restaient effrénées, nos boulots, les locations saisonnières de notre ancien appartement parisien, l'école et les activités des enfants, l'entretien de la maison... Une ébullition permanente !
Mais l'essentiel était là. Tout le monde était en bonne santé, pas de nouvelle opération en vue pour le moment. Un coin de ciel bleu sans nuage semblait se dessiner.
J'avais rendez-vous fin juin pour de nouveaux examens avec l'oncologue et pour le tatouage. Pour le moment tout ça me semblait loin.
On profita de cette trêve pour passer quelques jours de pleine nature en Ecosse.