La technique du lambeau PAP est une reconstruction mammaire par microchirurgie, alternative au DIEP qui elle constitue une excellente option pour les femmes qui ont eu des antécédents de chirurgie abdominale ou présentent un tissu abdominal limité (peau et graisse en quantités insuffisantes). Elle est particulièrement adaptée aux femmes à la silhouette fine.
Le lambeau PAP (Profunda Artery Perforator) utilise les tissus du haut de la face interne et postérieure de la cuisse (« banane sous fessière «) pour reconstruire le sein.
Seules la peau et la graisse sont prélevées au sommet de la face postéro-interne de la cuisse, y compris les artères et les veines. Cette technique diffère du Gracilis, laquelle impose le prélèvement d’une partie d’un muscle de la cuisse. Le lambeau ainsi prélevé du site donneur est greffé par microchirurgie sur le thorax (comme le DIEP) afin d’être modelé en forme de sein.
Contrairement à d’autres lambeaux, la cicatrice du lambeau PAP est le plus souvent dissimulée dans le pli de la fesse et à la face interne de la cuisse, comme c’est le cas lors d’un lifting esthétique des cuisses.
La peau et la graisse prélevées sont initialement irriguées par la perforante de l’artère fémorale profonde (petit vaisseau « perforant » le muscle pour irriguer la peau et la graisse, d’où le nom du lambeau). La peau et la graisse sont transférées de la cuisse à la poitrine, où le flux sanguin est rétabli en « reconnectant » les vaisseaux à l’artère mammaire et aux veines.
Indication à l'intervention:
La possibilité de recourir à cette technique est conditionnée par l’anatomie spécifique de la cuisse de la patiente, ses antécédents de chirurgie dans cette zone, de son poids corporel et de ses attentes esthétiques.
Si le lambeau PAP peut être pratiqué chez les patientes au poids normal, il peut également s’appliquer à celles présentant une légère obésité (IMC de 35-40 maximum).
A savoir que le lambeau PAP ne fournit pas autant de volume que les lambeaux TRAM ou DIEP. Avec un lambeau PAP, le sein ne peut être reconstitué qu’entre 50 et 90% de son volume initial (avant mastectomie), mais la pose d’un implant et une cicatrice abdominale sont ainsi évitées. Il est néanmoins tout à fait possible de combler le volume manquant en réalisant des séance de lipofilling dans un second temps, afin d’obtenir le volume souhaité.
Modalités de l'intervention:
Un angioscanner est obligatoire en consultation préopératoire afin de repérer les vaisseaux qui serviront à la greffe. Pendant l’intervention, une incision est pratiquée sur la face postérieure de la cuisse, juste en-dessous de la fesse. Une section triangulaire constituée de peau, de graisse et de vaisseaux sanguins est alors prélevée du site donneur, puis déplacée au niveau de la poitrine Les minuscules vaisseaux sanguins qui alimentent le tissu du nouveau sein sont appariés aux vaisseaux sanguins de la poitrine et soigneusement reconnectés à l’aide d’un microscope Les tissus sont ensuite puis modelés en forme de sein.
La technique par laquelle les vaisseaux sanguins sont reconnectés à l’aide d’un microscope pour rétablir le flux sanguin nécessite une expérience significative en matière de microchirurgie. Peu de chirurgiens en France sont aguerris à cette technique. Il est donc important de sélectionner un chirurgien qualifié et spécialiste en microchirurgie pour recourir à la reconstruction mammaire par lambeau PAP.
La procédure de reconstruction mammaire par lambeau PAP est réalisée sous anesthésie générale et prend généralement 3 à 5 heures pour un sein. Il faut compter environ 6 à 8 heures pour la reconstitution des deux seins.
Suites opératoires:
Après la chirurgie le flux sanguin du lambeau est étroitement surveillé durant l'hospitalisation, laquelle dure environ 4 à 7 jours, selon le succès de l’intervention et après le retrait des drains.
Le port d’un bas anti-thrombose est nécessaire durant quelques semaines afin de prévenir tout risque de phlébite.
Compter 4 à 5 semaines d'arrêt d'activité professionnelle et 6 semaines pour les activités physiques intenses.
Pas de muscle n’est pas prélevé (contrairement au Gracilis)
Accessible aux patientes à la morphologie fine ;
Permet dans le même temps un lifting de cuisse ;
Forme et texture plus naturelle que des implants;
Pas de corps étrangers vs implants (risque cancerigène ? même si ça ne semble plus être le cas aujourd'hui, le risque n'est pas écarté à 100%.);
Cicatrice peu visible
Risque d'échecs plus élevé que sur les autres techniques (comme le DIEP);
Ne s’adresse qu’à la reconstruction de seins de petite taille;
Cicatrisation peut s'avérer longue et rendre la cicatrice disgracieuse et visible (dépassement des sous vêtements)