1er mars, 6 ans pour Charlotte. Déjà.

Mon rendez-vous annuel avec le radiothérapeute est fixé au 15 mars. Depuis les derniers contrôles trimestriels réalisés avec la Professeur, mon taux d'ACE n'est toujours pas redescendu. Je suis bonne pour des contrôles mensuels par prise de sang pour tenter de suivre d'éventuelles fluctuations. 

Aussi, le taux étant stable, je suis un peu plus sereine pour cette nouvelle série d'examen. 

L'hôpital m'a encore attitré un nouveau radiothérapeute. Depuis le départ du radiothérapeute initialement référent, je change chaque année d'interlocuteur. L'exercice est délicat, ils ne connaissent ni mon dossier, ni mon parcours. Ils le découvrent à chaque fois péniblement lors de ces rendez-vous. Il faut dire qu'il commence à s'alourdir.  

Cette fois-ci, j'ai face à moi une praticienne jeune et sympathique mais qui a l'air de débarquer complètement. Elle me pose des questions surprenantes sur la reconstruction : comment, pourquoi, quelles douleurs, quels effets... Elle ne connait ni le DIEP, ni le lipofilling.  Je suis désappointée. Ces rendez-vous de contrôle sont censés aussi être l'occasion de faire le point sur la qualité de vie du patient, sa tolérance au traitement mais aussi sur son parcours global. Même si la reconstruction dépasse certes son champ de compétence, comment peut-on être aussi peu informé quand on rencontre chaque jour des patients qui traversent ces étapes ? Je veux bien croire que les formations sont parfois succinctes mais à ce niveau-là, on atteint un manque d'intérêt notoire sur son métier.  Et même si je m'interroge profondément sur sa légitimité à m'examiner, je me prête au jeu en me disant qu'il n'est jamais trop tard pour apprendre ! Que ça puisse servir aux prochaines. 

Le rendez-vous est assez expéditif, je ressors ni inquiète, ni rassurée. Juste un peu dubitative.