On passe de nouveau de merveilleuses vacances au ski, à Lanslevillard. Charlotte s'initie à la glisse et passe son Ourson, tandis que Tymeo en est déjà à l'étoile de bronze.
Le 30 mars, une nouvelle intervention est prévue. Le chirurgien me propose une intervention à la clinique Gaston Metivet à Saint Maur des Fossés.
L'intervention est prévue aussi en ambulatoire. Contrairement aux Peupliers, l'admission se fait sans encombre et dans le calme. Je descends au bloc en début d'après-midi avec toujours un peu d'appréhension.
La rencontre avec l'anesthésiste la semaine précédente n'avait pas été très constructive. J'avais évoqué avec le médecin mes craintes par rapport à la médicamentation pendant les anesthésies, à savoir une intolérance par rapport à la morphine, une préférence à la kétamine, la nécessité d'anticiper avec des anti-nauséeux... Des requêtes qui ont été reçues avec condescendance, mises sur le compte du stress de l'opération. J'étais atterrée que la parole du patient soit encore une fois autant minimisée. Aucune note n'a été prise pendant l'entretien. J'avais le sentiment d'être venue pour une simple formalité administrative mais en aucun cas à visée préparatoire de l'opération. Loin d'être un lapin de trois semaines sur le sujet opératoire, j'estimais être en mesure de savoir quoi faire pour vivre au mieux cette 7ème anesthésie en l'espace de 18 mois...
Une colère bien inutile dans la mesure où, le jour de l'opération, une nouvelle anesthésiste s'est présentée à moi et nous avons refait l'entretien compte tenu du peu d'éléments qui avaient été consignés dans mon dossier. Encore une aberration du système...financé par la sécurité sociale.
J'étais néanmoins soulagée par ce changement salutaire. Elle m'a toute suite mise en confiance et promis de faire le nécessaire pour m'assurer le meilleur réveil qui soit. Parole tenue et dépassant même mes attentes. Je me suis réveillée en douceur, sans douleur, sans nausée. J'apprendrais par le chirurgien à la sortie de l'opération que cette infirmière anesthésiste a pratiqué une anesthésie sous hypnose en respiration spontanée.
L'hypnose peut être utilisée de différentes manières lors d'une opération avec un usage plus ou moins important des produits anesthésiants. En fonction des produits ou non utilisés, elle requiert alors une préparation et une participation active du patient.
Dans mon cas, elle a pratiqué de l'hypno-sédation, c'est à dire qu'elle a associé à l’hypnose une sédation intraveineuse : un analgésique (pour la douleur) et une anesthésie légère (pour l'endormissement et l'apaisement).
L’hypnose médicale, ajoutée à cette sédation, permet de réduire de manière très importante la quantité de produits utilisés et donc de diminuer ou d’éviter leurs effets secondaires. Elle permet par ailleurs d'éviter l'assistance respiratoire mécanique (entubage) mais nécessite un accompagnement minutieux et omniprésent de l'anesthésiste tout au long de l'intervention pour garantir la respiration spontanée.
Cette anesthésie reste, à ce jour, la plus douce que j'ai pu connaître. J'ai senti une véritable différence dans le temps de récupération post-opératoire. Une pratique peu courante mais qui gagne à être connue. Pour le chirurgien, il s'agissait de sa première intervention avec ce type d'anesthésie et il semblait lui aussi convaincu.
Les jours qui ont suivi l'intervention sont restés, malgré tout, assez douloureux. Les ecchymoses sur les zones de prélèvements et d'injections m'ont tiraillé pendant plusieurs jours. Ajoutés à la fatigue d'une nouvelle intervention, je ne reprenais du poil de la bête que quelques semaines plus tard.