A peine remise de cette dernière intervention que j'enchaîne avec de nouveaux contrôles. Les répits sont courts dans cette maladie. C'est toujours la boule au ventre que j'enchaîne les examens : écho de la paroi et des ovaires le 26 novembre. On ne dit plus écho mammaire. Paradoxalement, si je retrouve peu à peu une poitrine, je n'ai plus de seins au sens physiologique du terme, plus de glande mammaire. J'accuse un petit coup. C'est comme si ce nouveau langage venait marquer une réalité à laquelle j'essaye d'échapper. La reconstruction, qui me semble une étape incontournable pour tourner la page, me semble tout à coup illusoire.
J'ai encore trop d'ecchymoses sur le corps pour laisser place à ce genre de pensées. Il faut que je garde le cap, ne pas me laisser déstabiliser.
Les nouvelles sont bonnes, RAS ! C'est bien la seule chose qui m'importe à ce moment précis. Un premier soulagement avant la série d'analyse sanguine. Je rentre légère du CSE, me laissant tentée par les premières vitrines de Noël.
Le rendez-vous avec la professeur à la Pitié est prévu le 29 novembre. On passe le week-end précédent dans le Perche. Le samedi 27 novembre, on attend les copains pour une soirée raclette mais je ne me sens pas très bien. Frissons, fatigue. Je me teste juste avant leur arrivée : test COVID positif. Raté. On partage le fromage et c'est chacun chez soi.
Je passe quelques jours difficiles, beaucoup de fièvre, maux de tête, perte de goût et d'odorat. Compte tenu de mes antécédents médicaux, j'ai le droit à une surveillance renforcée. Mon médecin généraliste m'appelle tous les jours et mets en place des contrôles par un centre COVID dédié. Tous les matins, je dois prendre mes constantes et leur transmettre (pouls, température, saturation) puis dans l'après-midi, ils m'appellent pour faire le point. Au bout d'une petite semaine les symptômes disparaissent progressivement.
Mais au 9ème jour, une petite toux s'invite à la fête avec un retour de fièvre. Cette fois, c'est antibiotiques et cortisone. Radical. Je tourne la page de l'épisode COVID en une quinzaine de jours.
Charlotte et Vincent sont également testés positifs, mais asymptomatiques. Seul Tymeo semble le grand vainqueur de l'épidémie familiale. Ou alors il aura été l'instigateur à ses dépens, quelques jours avant mes premiers symptômes.
On en prend finalement pour presque trois semaines d'isolement. Punition infligée à ceux qui n'ont pas cédé à la frénésie vaccinale imposée par la société. Quand l'économie prend place au libre abrite de chacun, il faut être forts pour ne pas céder à la pression sociétale. La balance "bénéfice risque" n'est pas la même pour tous, libre à chacun d'apprécier et de juger de quel côté elle penche. Loin de nous sentir blâmés, nous avons vécu cette nouvelle parenthèse comme une réminiscence du premier confinement, à la fois préservés et du hors du temps.
Avec néanmoins une grosse indigestion de raclette !!